Le smartphone, le remplaçant du PC au sein des usines Thales
Selon Frédéric Fauchère, directeur de la Division B2B mobile eXperience chez Samsung, le smartphone est en train de prendre une nouvelle place dans la transformation digitale d’un certain nombre d’entreprises : celle du PC.
Outre l’abandon d’un BYOD (Bring Your Own Device) passé de mode – afin de simplifier le déploiement des applicatifs comme la mise en sécurité du « endpoint » -, le smartphone est vu comme pouvant être un outil pour les « oubliés » du numérique, ces travailleurs en première ligne. Frédéric Fauchère indique ainsi que « les agents de production au sein des usines Thales SIX GTS France à Cholet (Maine-et-Loire) et Thales Communications & Security à Brive-la-Gaillarde (Corrèze) ont vu des appareils Samsung S21 et S22, remplacer d’anciens postes de travail PC ».
La raison : offrir plus de flexibilité à des agents de production qui, tout au long d’une journée, devaient changer de poste de travail en moyenne 80 fois ! Le bénéfice aurait même été évalué : 1 h 15 de travail gagné par jour en productivité ! Plus besoin de se connecter/déconnecter. Le travail serait désormais plus fluide. C’est la fonction « Samsung DeX », c’est-à-dire la possibilité de relier un Smartphone à un ensemble — écran, clavier, souris — sans avoir à recourir à la moindre identification à chaque changement de poste qui permettrait de simplifier les tâches demandées. L’engouement pour le « Dex » a entrainé la création d’un club où huit industriels français interviendraient selon notre interlocuteur (Thalès, Airbus, EDF, Dalkia, Michelin, Groupe La Poste, Renault et Siemens).
Avec ou sans câble, la fonciton Samsung DeX transforme le smartphone en PC. Il suffit d’un téléviseur (ou moniteur) connecté et d’un combo clavier-souris Bluetooth.
D’autres bénéfices ont aussi été observés. « En cas d’anomalie observée, c’est quand même plus simple de prendre un cliché et de l’envoyer. Auparavant, il fallait aller rechercher un appareil photo et transférer l’observation sur la chaine de montage au moyen d’une carte mémoire amovible » précise notre spécialiste B2B. Un processus d’un autre temps qui méritait clairement une approche plus moderne et désormais rendue fluide et naturelle par un smartphone.
Le smartphone pour rassurer les plus jeunes des utilisateurs
Cette optimisation d’un poste de travail — déployé à l’échelle — ne serait cependant pas la seule raison de cette évolution. Selon Samsung, 27 % des jeunes manifesteraient une certaine aversion dans l’usage des suites bureautiques classiques. L’approche « smartphone » serait bien plus rassurante à leurs yeux.
D’autant plus que des versions durcies des smartphones ou disposant de batteries amovibles – pouvant s’ôter pour éviter une surchauffe anormale quand ils sont installés derrière un parebrise l’été – permettraient de s’adapter à d’autres contextes utilisateur.
Sécurité, réseaux PMR et RRF
La sécurité , les montées de versions automatiques, l’assurance de disposer de pièces détachées durant une période de 36 mois après 24 mois de détention, le reconditionnement pendant deux ans des appareils, seraient d’autres éléments déclencheurs de ce renouveau de l’intérêt des entreprises pour les smartphones.
Selon une étude réalisée par l’Ifop pour Samsung menée auprès d’un échantillon de 601 dirigeants d’entreprise de 10 à 249 salariés du 28 novembre au 20 décembre 2022 serait la sécurité́ des données stockées sur les appareils.
Un autre élément entre aussi de plus en plus souvent en considération : l’utilisation des réseaux mobiles professionnels (PMR) utilisés par certains services de l’État (hôpitaux, collectivités locales, ainsi que certains établissements publics) comme par certaines entreprises : en avril 2018, selon le site de l’Arcep, 24 916 réseaux PMR avaient fait l’objet d’une autorisation attribuée à titre individuel !
Le projet « Réseau Radio du Futur » (RRF), le réseau très haut débit souverain des services de sécurité et de secours serait également l’un des moyens de faire basculer la balance en faveur du Smartphone auprès d’un secteur public fortement demandeur d’appareils simples et compétitifs.
Selon une étude toluna/harris interactive réalisé en septembre 2022 auprès auprès de 325 mairies représentatives des communes françaises de plus de 3500 habitants, « si les disparités d’accès aux services publics numérisés entre citoyens sont pointées du doigt comme un frein majeur à la fois à l’échelle communale et départementale, la problématique du coût des équipements numériques est, quant à elle, plus largement mise en avant par les acteurs communaux. »
Autant d’éléments qui militent en faveur d’une bascule massive pour ce smartphone comme élément favorisant la transformation numérique.